21.3.11

Anna de Noailles. Tu t'eloignes, cher être*...

*Te vas, querido ser...

Te vas, querido ser, y mi corazón se endurece
mirando tu presencia, resplandeciente en la distancia;
¿Recuerdas el momento en que con mis ojos tendidos
hacia el espacio, mi mano descansando entre tus manos,
exigí reinar sobre el mar de Lepanto
en cualquier feliz bahía, entre perfumes suspendida,
donde el orgullo y el amor se confunden?

Ahora, agotada, inmóvil o errante,
abdico sin esfuerzo del destino que me viene dado.
¿Qué esplendor puede llenar un alma indiferente?

Yo no necesito nada, pues ya te he perdido…



Tu t'eloignes, cher être

Tu t'éloignes, cher être, et mon coeur assidu
Surveille ta présence, au lointain scintillante;
Te souviens-tu du temps où, les regards tendus
Vers l'espace, ma main entre tes mains gisante,
J'exigeai de régner sur la mer de Lépante,
Dans quelque baie heureuse, aux parfums suspendus,
Où l'orgueil et l'amour halettent confondus?

A présent, épuisée, immobile ou errante,
J'abdique sans effort le destin qui m'est dû.
Quel faste comblerait une âme indifférente?

Je n'ai besoin de rien, puisque je t'ai perdu…




Del poemario "Les vivants et les morts"

1 comentario:

la versión original del poema... dijo...

TU T'ELOIGNES, CHER ÊTRE…

Tu t'éloignes, cher être, et mon coeur assidu
Surveille ta présence, au lointain scintillante;
Te souviens-tu du temps où, les regards tendus
Vers l'espace, ma main entre tes mains gisante,
J'exigeai de régner sur la mer de Lépante,
Dans quelque baie heureuse, aux parfums suspendus,
Où l'orgueil et l'amour halettent confondus?


A présent, épuisée, immobile ou errante,
J'abdique sans effort le destin qui m'est dû.
Quel faste comblerait une âme indifférente?


Je n'ai besoin de rien, puisque je t'ai perdu…